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herboriste : métier interdit. Pourquoi? A qui cela profite t’il?

herboriste : métier interdit. Pourquoi? A qui cela profite t’il? Posted on juillet 23, 2019

Le diplôme d’herboriste a été supprimé par le régime de Vichy, en 1941. Résultat : les herboristeries ont disparu, les unes après les autres. Seules les pharmacies ont eu encore le droit de vendre des plantes médicinales … mais elles ont souvent abandonné cette mission, pour se concentrer sur les médicaments. Il faut dire qu’une boîte de médicament est plus facile à stocker que des plantes.

La phytothérapie (médecine par les plantes) exige un grand savoir traditionnel. Ce savoir a été perdu, au fil des années. À la faculté, les étudiants en pharmacie n’apprennent plus que les molécules chimiques, les plantes traditionnelles sont souvent ignorées (comme les huiles essentielles) Bref il devient difficile de se soigner naturellement, et surtout d’avoir le choix des soins que l’on veut. 

Michel Pierre, de l’herboristerie du Palais Royal, à Paris, a été en correctionnelle, sur plainte de l’Ordre national des pharmaciens… et condamné pénalement à des amendes par la Cour d’appel.
  Et pourtant, dans son réquisitoire, même le Procureur de la République a souligné l’absurdité de la situation :  « Formellement, vous serez déclaré coupable, mais j’ai totalement conscience des limites de cette loi puisque l’on est dans une impasse totale. On peut aussi déplorer que le savoir-faire des herboristes, qui existent depuis des siècles, voire depuis toujours, et qui sont les ancêtres des pharmaciens, se perde… J’espère que les législateurs trouveront les moyens de régulariser les choses »
Jean-Pierre Raveneau, un autre herboriste parisien, a été condamné en 2016 à un an de prison avec sursis pour « exercice illégal de la pharmacie en récidive »… alors qu’il est lui-même docteur en pharmacie. Il affirmait que 80 % des maladies pouvaient être combattues avec des plantes.

Les herboristes détiennent le savoir traditionnel sur les plantes, mais ils :

  • n’ont pas le droit de vendre des plantes qui guérissent, en dehors des 148 plantes autorisées à la vente ;
  • Et sur ces 148 plantes autorisées, ils n’ont pas le droit de conseiller les gens sur la façon de les utiliser pour se soigner !

Un herboriste peut être condamné simplement pour avoir dit qu’une tisane au thym ou au romarin soigne un rhume ou un mal de gorge !

Les pharmaciens vendent massivement du Doliprane sans la moindre restriction, alors que ce médicament est la cause numéro 1 des hépatites fulminantes en Occident.

Qui profite des ces attaques? Certes pas les personnes qui cherchent à se soigner naturellement. Peut-être « Big Pharma », c’est à dire les grands industriels pharmaceutiques, qui fabriquent beaucoup de leurs médicaments…. à base de plantes, et qui n’aiment pas la concurrence on dirait.

Thiery Thévenin, auteur de « Plaidoyer pour l’herboristerie » : « Les pharmacies devraient d’abord balayer devant leur porte avant de s’en prendre aux personnes qui s’intéressent aux plantes. À ma connaissance, l’herboristerie de la place de Clichy n’a intoxiqué personne. Il faut relativiser la dangerosité des plantes. En revanche, combien de gens ont-ils été envoyés à l’hôpital à cause des médicaments ? »
Voilà pourquoi Thierry Thévenin essaye de recréer un diplôme d’herboriste en France, comme il en existe en Allemagne, en Belgique ou en Suisse.